Frank Thilliez

À retardement

Dans À retardement, Franck Thilliez nous entraîne dans les zones grises de la psyché humaine. L’histoire s’ouvre à Chambly, dans une unité psychiatrique pour malades difficiles, où la psychiatre Éléonore Hourdel prend en charge un patient inquiétant. L’homme, sans identité claire, a poussé un passager sur les rails avant d’être déclaré inapte à la garde à vue. Il parle de vers qui le rongent et semble fuir quelque chose d’invisible. En parallèle, Sharko et son équipe se retrouvent face à un meurtre étrange : un homme tué dans son lit, sans empreintes ni ADN, dans une mise en scène presque impossible.

Peu à peu, les deux intrigues se rejoignent, dessinant une toile complexe où la folie, la douleur et la vengeance s’entremêlent. Thilliez explore la frontière trouble entre le bien et le mal, la responsabilité et la perte de contrôle. Que devient la justice quand la raison s’effrite ? À travers ces destins croisés, il questionne le discernement et la part d’ombre que chacun porte en soi.

J’ai beaucoup aimé ce roman. Le suspense est là, constant, presque physique. On retrouve la précision chirurgicale de Thilliez, sa façon de distiller la tension sans jamais céder à la facilité. L’univers psychiatrique est traité avec une rare justesse, sans sensationnalisme et donne au récit une profondeur presque documentaire. Ce qui m’a le plus marquée, c’est la manière dont l’auteur mêle enquête policière et réflexion morale, jusqu’à une révélation finale qui fait tout basculer et qu’on ne voit pas venir.

C’est un Thilliez dense, exigeant, mais diablement maîtrisé. Un thriller qui interroge autant qu’il captive, et qui continue de hanter une fois le livre refermé.

Le chien blanc

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