Les Lendemains
Dans Les Lendemains, Mélissa Da Costa nous plonge dans le parcours d’Amande, une jeune femme profondément marquée par un drame personnel. Après un événement bouleversant qui a fait basculer sa vie, elle se retrouve enfermée dans une existence figée, dominée par la douleur, la culpabilité et l’isolement. Les jours se succèdent, semblables les uns aux autres, comme si l’avenir s’était arrêté.
En quête de silence et de retrait, Amande se réfugie dans une maison en Auvergne, loin de tout. C’est là qu’elle découvre, presque par hasard, un vieux calendrier horticole, trouvé dans la maison et annoté par l’ancienne propriétaire des lieux. Ce calendrier, à la fois simple et chargé de traces de vie, devient un point d’ancrage inattendu.
Peu à peu, au contact de la terre, du travail manuel et du rythme des saisons, guidée par ces annotations laissées par une inconnue, Amande entame une reconstruction progressive. Ce lien discret avec la nature et avec celle qui a vécu là avant elle lui permet d’apprivoiser son chagrin, sans le nier, mais en lui faisant une place différente.
Le roman explore avec délicatesse le deuil, la résilience et la difficulté de se reconstruire après une épreuve qui laisse des traces indélébiles. Mélissa Da Costa décrit avec une grande sensibilité ces lendemains incertains qui suivent les drames de la vie : des jours fragiles, parfois douloureux, mais porteurs d’une possible renaissance. Sans jamais tomber dans le pathos, le récit montre que la reconstruction est un chemin long et imparfait, fait de rechutes, d’espoir timide et de petits pas vers la lumière.
Les Lendemains est un roman profondément humain, porté par une écriture douce et introspective. Mélissa Da Costa parvient à aborder des thèmes lourds avec beaucoup de pudeur et de justesse, laissant une large place aux émotions sans jamais forcer le lecteur.
J’ai particulièrement apprécié le rythme du récit qui se calque sur le rythme de la nature. La reconstruction ne peut être immédiate et le roman respecte ce temps nécessaire. Le personnage d’Amande est touchant, tant dans ses silences que dans ses failles. On ne lit pas son histoire pour « savoir ce qui va se passer », mais pour comprendre comment on avance après un drame.
C’est un livre qui se lit avec le cœur, qui invite à la réflexion et qui laisse une impression durable une fois la dernière page tournée. Une lecture que je recommande à celles et ceux qui aiment les romans sensibles, centrés sur l’intime et la résilience.
Le Chien Blanc